Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/211

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cés au palais, près de l’ago. Un individu apporte, enroulées dans des feuilles de palmier, les têtes des victimes tuées au palais. Pour les conserver, on les avait fait cuire. Tous ces objets sont déposés à l’entrée du bois fétiche. Deux hommes et quatre femmes doivent les porter dans l’intérieur. Les infortunés, ils ignorent qu’ils vont, préparer l’autel qui doit les dévorer !

« L’acbasagan et son compagnon d’infortune, le sogan, arrivent au lieu du sacrifice. Le feu est mis au bûcher ; les exécuteurs découvrent leurs armes et se précipitent sur les victimes. L’acbasagan jette son plat et sa peau de léopard, s’élance dans les broussailles et cherche à s’échapper. Une haie d’hommes lui interdit tout passage ; il reçoit un coup de feu et on le traîne au supplice. Dans la confusion produite par cet incident, la jeune négresse que les princesses envoyaient aux rois défunts avait pu s’échapper aussi dans les broussailles. La malheureuse, bientôt reprise, pousse des cris que le tumulte ne nous permet pas de saisir. Ceux qui étaient près d’elle l’ont entendue crier : « Au secours ! au secours ! » Beaucoup de curieux effrayés ont fui ; d’autres victimes ont poussé ce cri que j’ai entendu : « Ou pa mi ô ! — on me tue ! »