Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/218

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« — Non… toi tu es trop maigre ! »

« Le chef ayant appris que nous avions perdu dix hommes pendant le voyage et que nous les avions enterrés, s’écriait d’un ton de regret.

« — Ah ! que de bonne viande perdue ! nous t’aurions donné au moins dix porcs et dix chèvres pour, l’acheter !… Ah ! vous autres blancs, vous ne savez pas ce qui est bon ! »

« Les Batékés mangent également leurs prisonniers de guerre ; ils les tuent sur place et ils font bouillir cette chair avec des bananes dans de grandes marmites de terre pendant qu’ils dansent à l’entour une ronde infernale, et bientôt ils se disputent les pièces encore sanglantes de cet horrible festin.

« Ils ne font pas la guerre pour avoir des esclaves à immoler et à manger ; mais, ils profitent des circonstances favorables pour s’offrir un plat délicat et ne pas en perdre l’habitude.

« Ils mangent également les rats, les chauves-souris, les serpents, les vers de palmier ; mais pour tout l’or du monde ils ne toucheraient pas à une grenouille, disant que les blancs sont des sauvages de manger de pareils animaux. »

« Les Bourbourys ne se privent pas de chair humaine, ajoute l’amiral Fleuriot de Langle ; ils ont dévoré huit chasseurs Sénéga-