Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/219

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lais qu’ils prirent pendant les hostilités dans un guet-apens et il a fallu venger ces affronts en brûlant Badou, Mapoyenne, etc. »

Les Ibôs mangent ceux de leurs adversaires que la guerre leur livre et gardent toujours des prisonniers en réserve pour les sacrifices humains qui ensanglantent leurs fêtes[1].

Les Mangalais du Gabon font comme les Métammbas, mangent leurs femmes récalcitrantes et leurs esclaves voleurs.

Dans le district de l’Ouvinnza, sur la rive du Loualaba, le village de Kammpouagou est formé par une grande rue de cinq cents mètres de longueur sur trente mètres de largeur, flanquée de chaque côté d’une ligne droite de maisons basses, symétriques et contiguës. Deux rangs de crânes, placés à dix pieds les uns des autres, couraient tout le long du village. Ces crânes blanchis, enfoncés de façon à montrer l’hémisphère cérébral, étaient au nombre de cent quatre-vingt-six. La moitié au moins portait les traces des coups de hache reçus par la victime. Stanley demanda ce que c’était. « De la viande ! répondit le chef. » C’étaient des crânes humains ! Telle était, en partie, la nourriture de ces Africains !

  1. L’Ibô est un pays situé au nord-est de l’embouchure du Niger.