Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/223

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« koua », lui fut-il répondu ; et cent pagaies lancèrent vers nous des canots armés, que nos fusils repoussèrent. La lutte ne dura qu’un instant et nous pûmes continuer notre route.

« Le 2 janvier, la journée fut chaude. D’abord, devant Kiremmbouka, une affaire émouvante. Ensuite un défi des gens de Mouana Vibonndo ; puis une attaque des habitants de LommboaKirito ; trois heures de combat, suivies d’une heure de nage qui nous conduisit à des îles nommées Kiboumbo, où nous trouvâmes les Amou-Nyams se disposant à nous battre. Ils arrivèrent ; nous leur tendîmes des anneaux de cuivre et de longs chapelets de cauris, en leur criant : Sennéneh ! — « Croyez-vous, répondit l’un d’eux, que nous puissions renoncer à une telle quantité de viande pour un peu de cuivre et des coquilles ? » Deux coups de feu répliquèrent aux premières lances jetées. L’ennemi s’éloigna, revint peu de temps après et nous envoya des flèches empoisonnées ; mais une décharge, cette fois plus sérieuse, nous délivra de nouveau de ces amateurs de viande[1]. »

Les Mouanas Ntabas anthropophages retrouvèrent Stanley près des cataractes aux

  1. A travers le Continent Mystérieux. Tour du Monde, 1878, 2e semestre, p. 1-160.