Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/224

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quelles il donna son nom, la lutte dura plusieurs jours[1].

De toutes les nations de l’Afrique accusées de cet horrible usage, les M’fans ou Pahouins[2], qui habitent le côté équatorial de l’ouest, ont la réputation d’être les rivaux des Nyams-Nyams. Des témoins oculaires, d’après Schweinfurth, affirment que, chez les M’fans, les morts constituent des objets d’échange et que l’on va jusqu’à déterrer des cadavres pour les dévorer. Marche, qui passa au milieu d’eux, en 1874, signale cependant une ile dans laquelle ils enterreraient leurs défunts depuis qu’ils ne les mangeraient plus. De Brazza partage l’opinion de Schweinfurth et dit : « Les M’fans ou Pahouins, dévastèrent l’Okanda, dont les habitants massacrés servirent de régal à leurs féroces envahisseurs. » De Compiègne s’exprime ainsi sur leur compte :

« La race des Fans est une tribu franchement cannibale ; je dis franchement cannibale, car ils mangent non seulement leurs ennemis pris ou tués dans le combat, mais encore leurs morts à eux, qu’ils aient succombé à la guerre ou aux atteintes de la maladie, peu importe. On a dit que l’on ne mangeait pas dans un vil-

  1. Stanley-Falls, légèrement au nord de l'Equateur.
  2. Sur la rive gauche de l'Ogôoué supérieur.