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qués en dehors du détroit de Bab-El-Mandeb[1], c’est-à-dire en dehors de la mer Rouge, et à peu près deux mille cinq cents entre Périm et Amphilla. Sur ce nombre quarante pour cent étaient de jeunes garçons, quarante pour cent de jeunes filles, dix pour cent des femmes, huit pour cent des hommes et deux pour cent des eunuques.

La chasse à l’homme continue toujours, surtout depuis la perte du Soudan Égyptien, et les esclaves débarqués, aujourd’hui encore, dans les petites baies de la côte, aux environs de Djeddah, viennent probablement des ports de Mascate et de Quiloa, dont les expéditions bravent les efforts des croisières anglaises, depuis que les traités interdisent l’exportation des esclaves par Zanzibar[2].

C’est un petit déplacement qui gène peu ces ignobles trafiquants, et il est bien difficile, sinon impossible, de surveiller toutes les rives d’un continent aussi considérable que l’Afrique.

En Tunisie, malgré le Protectorat de la

  1. Porte qui conduit à la mort ; Passage des Larmes. Quelle signification pour la cargaison humaine des Sambouks !
  2. Mascate, port de commerce important de l’Arabie indépendante, qui commande l’accès du golfe Persique, — Quiloa, ville du sultanat de Zanzibar, sur la côte d’Afrique.