Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/246

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Interrogés sur ce qu’ils deviennent quand ils sont décédés, ils répondent qu’ils vont vers Agnama, ou dans le lieu où se trouvent leurs ancêtres.

Tous les malheurs qui leur arrivent, maladie, mort, etc., sont attribués aux maléfices et aux sortilèges de leurs ennemis. Ces maléfices ou sortilèges sont désignés sous le nom d’Evoushé. Us recourent alors aux sorciers ou Ngan. Quelqu’un tombe-t-il malade ? On mande de suite le sorcier qui s’empresse de déclarer la présence d’un sort jeté par un ennemi et prescrit le sang d’un bélier ou d’une poule qui doit être bu tout chaud par le patient. Si la maladie n’est pas grave, le Ngan se tire facilement d’affaire et le breuvage administré, s’éloigne aux applaudissements de la foule et de ses clients. Si le mal est sérieux, il affirme que le poison provient des parents du malade. Il n’y a point de remède à faire prendre. Lorsque le malade est polygame, le sorcier accuse l’une de Ses femmes qui est mise aux fers et châtiée cruellement.

Rien de plus curieux que les différentes formes sous lesquelles le Ngan ou féticheur désigne le poison qui doit donner la mort au malade. Tantôt c’est un crabe qui mange le cœur ; tantôt c’est une petite grenouille qui circule de