Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/245

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la somme à payer. Afin de tromper la vigilance du commandant français au Gabon, on va jusqu’à enfermer des esclaves dans des caisses pour les passer, ainsi cachés au fond des pirogues, sur la rive gauche de l’estuaire. De là, ils sont dirigés du côté du cap Lopez, puis vendus aux Portugais. Ceux-ci tiennent à Mayomba deux factoreries, où l’on garde toujours un certain nombre d’esclaves, en attendant les navires qui doivent les transporter.

Les Pahouins ont une idée vague d’un Être suprême qu’ils appellent Agnama. Comme les Pongoués, ils se figurent que c’est un Être terrible, toujours prêt à faire tomber sur leurs têtes toutes sortes de malheurs, et ils s’efforcent de l’apaiser ou de se le rendre favorable par l’intervention des morts, dont ils gardent précieusement les ossements, surtout les crânes, dans leurs propres maisons. Avant d’entreprendre un voyage, ils font brûler une torche devant la caisse qui renferme ces ossements, ou bien ils boivent de l’eau dans le crâne du père ou de l’aïeul défunt. Ces cérémonies semblent indiquer qu’ils croient à l’immortalité de l’âme ; mais chez eux cette croyance n’est pas raisonnée. En tout cas, ils n’ont aucune idée d’une récompense ou d’un châtiment après la mort.