Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/251

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« Je pourrais vous faire d’émouvants récits sur de pauvres esclaves, lépreux ou infirmes, que nous avons ramassés dans les champs de manioc, dans les forêts et sur le bord de la mer. »

Une autre fois, c’était une lépreuse qui avait été jetée dans une bananerie. Assaillie par les fourmis voyageuses, elle se voyait dévorée toute vivante.

Dans la fameuse tribu des Kahambas (Haut-Congo), habitent les plus grands sorciers du pays. C’est à eux, à l’exclusion de tout autre, qu’est réservé l’honneur d’assister le sultan du pays à son lit de mort. Voici comme le souverain, aidé des sorciers, passe de vie à trépas :

Lorsque le sultan malade touche à sa fin, les sorciers Kahambas réunis lui entourent le col. d’une corde qu’ils serrent d’abord tout doucement pour l’aider à mourir ! puis, à mesure que la mort approche, ou pour mieux dire, qu’ils la font approcher, ils augmentent progressivement la tension, pour la serrer fortement lorsqu’il sera sur le point de rendre le dernier soupir.

Us procèdent ensuite à la mise en bière, représentée par une peau de bœuf, où le corps est lié et cousu de manière à laisser paraître les pieds et les mains.