Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/256

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seuls y peuvent pénétrer, les femmes en sont scrupuleusement exclues.

C’est là, sous les yeux des ancêtres personnifiés par des pieux fixés en terre, dont l’extrémité est grossièrement taillée, de manière à représenter la figure d’un homme à tête plate, que se tiennent les assemblées, que se font les délibérations importantes, qu’on se livre aux libations et aux sorcelleries commandées dans les grandes circonstances, comme le commencement de la pêche, une guerre, une épidémie qui menace de faire invasion dans le pays. Si, par une fortune adverse, le foyer est menacé d’être violé ou détruit, le vaincu n’a rien de plus pressé que de sauver les images de ses ancêtres et de les transporter dans un lieu plus sûr, où elles pourront être respectées.

De ce que nous venons de dire brièvement, vu l’étendue avec laquelle le sujet pourrait être traité, une conclusion s’impose : la croyance des noirs de l’Afrique équatoriale à l’existence d’êtres supérieurs aux hommes, d’un Dieu dont ils ne peuvent pas, comme nous, avoir une définition adéquate, mais seulement une idée confuse. Dans Kabezia, cet esprit qu’ils croient surpasse tous les autres en puissance, il nous est facile de reconnaître l’idée d’un Dieu créateur et rémunérateur, puisque c’est lui qui