Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/258

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et les portent dans le temple, qui en contient des milliers à l’état libre. S’il arrive à quelqu’un d’être piqué, il s’estime heureux de mourir ainsi.

Une mère, dont l’enfant venait d’être saisi par un énorme serpent, se prosterna pour l’adorer, et, lorsque l’enfant eut été dévoré, elle eut soin de porter le reptile dans le temple consacré à cet effet.

La croyance à la sorcellerie est profonde chez les Matabélés. Les prêtres, appelés faiseurs de pluie (Tchabatchaba), sont tout-puissants et c’est par eux que le roi règne et gouverne.

Le pouvoir du roi est absolu. Quelquefois, il fait juger les coupables par le conseil des chefs ; quelquefois, il prononce tout seul.

Il y a trois sortes de peines capitales : 1° la peine du marteau. On brise la tête du coupable comme on assommerait un animal de boucherie. — 2° La corde, ou pendaison au premier arbre venu, à peu près comme dans la loi de lynch aux Etats-Unis. — 3° Le pilori. Le patient est lié, garrotté et abandonné au milieu d’un désert, où il meurt d’inanition ou devient la proie des bêtes féroces. — Les crimes contre les mœurs sont punis de la peine du feu, de la mutilation, etc., etc.