Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/26

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garnie et l’esclavage, disait Mage, l’Afrique sera une terre déshonorée[1]. »

« La France, qui règne en Algérie, en Tunisie, au Sénégal, route du Niger ; à l’Ogôoué, route du Congo, la France a parmi ses plus pressants devoirs de contribuer, plus que toute autre nation, à la suppression de l’esclavage, disait Largeau, après son voyage dans le Sahara Algérien et les déserts de l’Erg. Qu’elle n’hésite pas à s’y consacrer en pénétrant dans le Soudan, de la Méditerranée par le Transsaharien ; de Saint-Louis par le Sénégal, et du Gabon par le fleuve Ogôoué ; mais avant tout de la Méditerranée ; c’est de là seulement que nous pouvons dominer le pays des Noirs. »

La France, dans l’auguste personne du cardinal Lavigerie, archevêque d’Alger et de Carthage, primat d’Afrique, a commencé, sur l’ordre de Sa Sainteté le Pape Léon XIII, et continuera sans relâche l’œuvre qu’elle est digne de voir s’ajouter plus tard aux immortels Gesta Dei per Francos.

Sous de pareils auspices, le succès de la croisade du XIXe siècle, de la croisade anti-esclavagiste, ne peut être révoqué en doute, et nous

  1. Discours aux Conférences internationales pour l’abolition de la traite et de l’esclavage, Paris, 1867.