Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la traite des femmes, se fait en Tunisie, nous en avons des preuves irrécusables. »

De l’année 1883 au mois de mai 1890, les journaux tunisiens, algériens et français, signalèrent plusieurs actes de cruauté atroce, aussi Ali-Bey a-t-il enfin du être averti et vient-il de confirmer les interdictions portées par ses prédécesseurs.

Nous souhaitons sincèrement, mais, ainsi que nous le disions en commençant, nous n’osons espérer que ce dernier amra-bey, dont nous publions le texte plus loin, ne reste point lettre-morte comme la plupart des dispositions antérieurs ou décrets d’Ahmed (1846-1849) et l’article 37 du traité intervenu, en 1875, entre le Bey Mohammed-Saddock, prédécesseur immédiat d’Ali, et le gouvernement de la Reine Victoria.

« L’Afrique, écrivait Verney-Hovett Cameron, perd son sang par tous les pores. Un pays fertile qui ne demande que du travail pour devenir l’un des plus grands producteurs du monde, voit ses habitants, déjà trop rares, décimés journellement par la traite de l’homme et les guerres intestines[1]. »

« Tant que l’Islam ira encourager la poly-

  1. À travers l’Afrique : de Zanzibar à Benguela, 1872-1876.