Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/262

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aux regards profanes. Le féticheur seul peut pénétrer dans ce sanctuaire. A côté, est une autre construction dont le toit, également en paille, repose sur quatre colonnes dans lesquelles sont incrustés avec symétrie des crânes humains.

Çà et là, des ossements humains de différentes grandeurs, des lambeaux de chair, restes des derniers sacrifices, jonchent le sol encore rougi du sang répandu.

Au centre, un bloc informe représente Onsé. C’est un cylindre creux, long de deux mètres environ sur cinquante à soixante centimètres de diamètre : il est composé d’une couche de terre l’apportée d’Ifa, ville de l’intérieur, où selon la tradition nègre, a été créé le premier homme ; des coquillages, enfoncés sur sa tête forment quelques figures où sont ménagées de petites ouvertures. L’autre extrémité, ouverte est dissimulée par de vieux morceaux d’étoffe.

Ecoutons un Européen qui put, il y a quelques années, assister à une séance publique où eut lieu l’épreuve du fétiche Onsé :

« Six personnes étaient citées : les délits reprochés étaient, comme d’habitude, plus ou moins absurdes. Un enfant vient-il à tomber malade, le père accuse son ennemi de s’être changé en hibou ou en chauve-souris pour su-