Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/264

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brusquement ; et si vous êtes coupables, malheur ! votre châtiment sera exemplaire ! »

« La foule se précipite à sa suite.

« Le fétiche reposait en face du temple, sur la tête d’une statue en bois sculpté. Les prévenus étaient dispersés au milieu de la foule ; de chaque côté, les spectateurs s’agitaient, criaient, hurlaient, parce que des blancs se trouvaient parmi eux. Sur un signe du grand sorcier, tout rentra dans le plus profond silence.

« Le grand sorcier, le pagne blanc enroulé à la ceinture, les cheveux en désordre, faisant mille contorsions, trace un petit carré dans le sable tout près du dieu. Le premier accusé, dépouillé de ses bracelets et de ses amulettes pour ne pas être protégé par ses fétiches particuliers, vient se mettre à genoux dans ce carré ; le sorcier s’avance gravement avec un long brin d’herbe sèche, en frappe trois fois la tète du patient et celle du fétiche pour les mettre en communication. Enfin a lieu un dernier interrogatoire. A chaque question, le féticheur touche de nouveau l’accusé avec son brin d’herbe, en détache une petite partie qu’il lance à la tête du fétiche ; puis, après avoir fait asseoir le malheureux, il lui présente dans une calebasse un peu d’huile de palme mêlée à un liquide pour se laver le visage. Ces céré—