Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/280

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Ces métis sont d’une politesse outrée, obséquieuse à l’égard des Européens ; envers les noirs ce sont des tyrans.

Un célèbre chasseur anglais, M. F. C. Selous, racontait, en 1870, ce qu’il avait vu de ses propres yeux : presque tous les villages Batongas pillés et incendiés. Quelques vieillards et femmes âgées étaient tout ce qui restait de la population décimée et dispersée par les métis.

La caravane dont Nachtigal faisait partie, étant parvenue chez les Ndams, les forces manquèrent à un assez grand nombre d’esclaves. Ni coups de fouet, ni coups de bâton ne purent les décider à continuer la route ; ils furent abandonnés sur place après avoir été tués sans pitié. Le même procédé est employé par les conducteurs d’esclaves du Bornou, ils égorgent, achèvent leurs semblables, comme s’il ne s’agissait que d’un animal ! Quand malgré les coups, un esclave mâle ou femelle, quel que soit son âge, se laisse tomber sur le sol d’un air résigné, son maître reste en arrière avec lui, tire tranquillement son couteau, dégaine son sabre, ou arme son pistolet, lui coupe la gorge, la tête, ou lui brûle la cervelle, essuie l’arme homicide et rejoint la caravane, en constatant « qu’avec ces païens, gens sans foi ni loi, il n’y a absolument rien à gagner et