Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/282

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vres gens furent réduits à se tresser des tabliers de feuillage et à manger des noix de palmier.

Le Chiré roulait des cadavres !

Plus loin, les indigènes chassaient des insectes pour se nourrir, arrachaient des racines ou cueillaient des fruits sauvages.

Il nous semble juste de compter parmi les victimes le bataillon féminin des gardes du corps du roi de Dahomey — recruté parmi les plus jolies filles du pays, qui sont mises à mort si elles perdent leur virginité, — et les Amazones, qui marchent au combat avant les hommes ! Armées de mousquetons, les jambes et les pieds nus, vêtues seulement d’une sorte de blouse et d’une trousse, elles portent sur la tête un bonnet, qui, le plus souvent, les abandonne au cours du combat. On les grise pour les rendre plus hardies et plus féroces. Lorsqu’elles reculent, les hommes n’hésitent pas à leur fracasser la tête d’un coup de fusil ! Devant elles s’avancent les féticheurs, qui sont les grands chefs après le roi. Ces féticheurs n’ont pour armes qu’une queue de cheval, qu’ils tiennent à la main et agitent constamment ; d’après leur croyance, ce manège écarte les balles. De l’autre main, ils agitent une sonnette, en signe de ralliement. Ils ont autour du torse une ceinture composée de petits sacs