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un moment où la liquidation est difficile, la femme reste prisonnière[1]. »

De son côté, de Brazza corrobore cette assertion :

« Il est assez délicat de parler des mœurs des Bakalais, ou plutôt de leur absence de mœurs. Le mari s’empresse, dès qu’il le peut, de battre monnaie avec sa femme, et les agents des factoreries rendent malheureusement fructueux un tel trafic. La condition des femmes est beaucoup plus dure chez les Bakalais que chez les Inengas et les Galois ; dans les expéditions, où l’homme ne porte point de charge, tous les fardeaux sont distribués aux femmes et aux esclaves. Les femmes doivent marcher souvent en portant une charge de trente à quarante kilogrammes.

« On comprend qu’elles aiment mieux qu’on les laisse en gage, ce qui arrive quand leurs maris sont courts de marchandises d’échange. Ces derniers repartent et restent absents jusqu’au moment où ils ont renouvelé leurs provisions européennes près des traitants ; les femmes-gages sont alors recherchées et reprises par leurs seigneurs et maîtres. Elles ne se plaignent généralement point de ce séjour étran-

  1. Croisières à la côte d’Afrique.