Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/30

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ger ; elles sont relativement bien traitées par leurs dépositaires, d’autant plus qu’elles acceptent les galanteries fréquentes et autorisées des hommes du nouveau village. Elles fournissent ainsi en nature l’intérêt des valeurs prêtées à leurs maris[1]. »

Comme on le voit, la luxure et la polygamie ne sont pas seules les causes de l’esclavage. Dans certaines régions de l’Afrique, l’homme le plus considéré est celui qui possède le plus grand nombre de femmes. Et puis, ailleurs, on a besoin d’esclaves, de femmes, de jeunes filles surtout, pour les funérailles sanglantes, pour les sacrifices expiatoires, pour les hécatombes traditionnelles ! comme on a besoin d’esclaves pour le transport des marchandises et le paiement de l’ivoire.

« Sans doute, dit Samuel White Baker, l’Afrique Centrale est une admirable contrée ; mais elle ne connaît que deux articles d’exportation : l’esclave et l’ivoire[2] ! »

« C’est l’ivoire, conclut aussi Schweinfurth, qui maintient la traite et le pillage[3]. »

L’ivoire ! Ah si nos Européennes, qui aiment

  1. Tour du Monde, 2e semestre 1888.
  2. Voyage à l’Albert N’yansa ou lac Albert. Tour du Monde, 1867, p. 1-48.
  3. Op. cit.