Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/292

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kois, purent venir faire leur soumission. Résultat de la journée : quelques centaines d’esclaves de plus acquis à Sa Majesté Baghirmienne, et une heureuse et prospère bourgade de moins en ce monde ! »

Nachtigal rend ainsi hommage à l’héroïsme barbare des femmes de Kolik : « Sur le théâtre de l’incendie, je trouvai les corps à demi calcinés de vingt-sept enfants à la mamelle, écrit-il. C’étaient sans doute leurs mères elles-mêmes qui avaient livré ces nourrissons à une mort violente, pour leur épargner le lent trépas qui est réservé aux enfants dans le camp ennemi. »

Près du cap Koungoué, dans la partie la plus étroite du lac Tanganyika, Howett Cameron aperçut, au milieu du fourré, des champs épars indiquant la retraite de malheureux qui avaient fui devant les chasseurs d’hommes, pauvres gens condamnés à une existence misérable par les habitants de quelques villages fortifiés qui saisissent leurs voisins les plus faibles et les livrent aux marchands de l’Oudjidji, en échange de denrées qu’ils sont trop paresseux pour produire.

Westmark, l’explorateur qui a parcouru le plus récemment le Congo et le Haut-Congo, raconte que la polygamie est acceptée chez les Mangalas : chaque habitant est possesseur