Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/295

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femmes sont exposées à être enlevées pour le service particulier du roi si elles lui plaisent et leurs enfants réclamés pour certaines pratiques sanguinaires de magie. Les reines régnantes ont le droit d’épouser les hommes qu’elles ont remarqués, même s’ils sont déjà mariés.

« La superstition locale a fait de quatre tambours, dont on n’use qu’en temps de guerre, des engins particulièrement sinistres, dit le docteur Holub : leur coloris rouge, les taches rouges qui en maculent la peau, tout décèle leur rôle barbare. Ces caisses renferment des morceaux de chair et d’ossements, des doigts et des orteils coupés sur les corps tout vivants de pauvres enfants des notables, pour servir d’amulettes destinées à garantir le nouveau Chéchéké du fléau de la guerre, du feu et mettre le royaume à l’abri de toute incursion[1]. »

Cameron arrive à l’établissement de Tippou-Tib, au sud de Roussouna et de Nyamgoué, 8ur les bords de la Loualaba (Haut-Congo) :

« Le seul mauvais côté de l’établissement de mon hôte, mais côté bien sombre, écrit-il, était la quantité d’hommes enchaînés et la fourche au col, que nos yeux rencontraient à chaque détour… »

  1. Au pays des Marutsés ; Tour du Monde, 1883, 2e semestre, p. 1-180.