Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/297

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

« Très peu de Manyèmas, continue Cameron, sont exportés comme objets de vente ; on les garde pour remplir les harems, pour cultiver les fermes qui entourent les établissements (fixes des traitants Zanzibarites établis dans le Haut-Congo), ou pour servir de porteurs. Quand elle arrive au Tangahyika, la bande composée de captifs du Manyèma est diminuée de moitié ; cinquante sur cent ont pris la fuite. La plupart de ceux qui restent sont vendus dans l'Oudjidji et dans l’Ounyanyemmbé, de telle sorte que bien peu atteignent la côte (ouest).

« Néanmoins les captures se multiplient, par suite du grand nombre des habitants qui s’établissent dans l’intérieur et qui croient ajouter à leur dignité en possédant beaucoup d’esclaves[1]. »

Le Manyèma est toujours terrorisé et dépeuplé par les Wangouanas (nègres musulmanisés). Si quelque infortuné se réfugie sur un arbre, on l’en fait descendre en le menaçant de lui loger une balle dans la tête. Si les prisonniers sont en trop grand nombre, on massacre les plus faibles, on pend les petits

    ans, dont le dévouement est acquis au gouvernement de l'Etat Indépendant du Congo.

  1. Voyage aux Lacs de l’Afrique Equatoriale ; Tour du Monde, 1888, 1er semestre, p. 225-272.