Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/307

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relie cette espèce de carcan à leur selle. D’autres prisonniers ont le col saisi de la même manière entre les branches d’une grosse fourche, fixée par un long manche à la selle. Dans ce système, le point d’attache est hors de la portée des mains de l’esclave et on se dispense de les attacher ; mais le malheureux endure un supplice cruel. Ainsi tenu par le col, il est obligé de subir toutes les secousses causées par l’inégalité de la marche des animaux, par les coups qui leur sont administrés, par les accidents de terrain. Ceux qui sont attachés aux flancs des animaux ont, en outre, à supporter le tangage produit par l’animal en marche ; la terrible fourche est d’une grosseur et d’une force à résister aux efforts les plus désespérés. Comme les cavaliers se préoccupent fort peu des esclaves qu’ils traînent à leur suite et prennent pour eux l’espace le plus libre, il en résulte que les pauvres victimes doivent, de temps en temps, marcher à travers les broussailles, les buissons épineux, etc. Les écorchures dont leurs corps sont parsemés n’attestent que trop quelles sont leurs souffrances.

Et souvent elles ont ainsi à parcourir des centaines de lieues.

A Yola, ville bâtie par les Foulanes, l’esclavage règne sur une vaste échelle ; certains