Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/320

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vendent de 700 à 1,000 francs, à condition toutefois de ne point provenir d’une contrée dont les habitants passent pour remuants, haineux, vindicatifs. En ce cas, la crainte qu’on a d’eux éloigne les acquéreurs. Les jeunes filles, de belle complexion, sont recherchées à 500, 600, voire même 800 francs, valeur en marchandises, cela se comprend. Les enfants en valent 200, 100 et moins encore ; on en achète de très jeunes, que l’on soumet aux ciseaux des eunuques et que l’on réserve pour les sérails de l’Orient. Comme bien on pense, il existe parmi eux une grande mortalité et, sans exagération, il est permis de l’estimer à 80 pour cent. Aussi ceux qui survivent à la mutilation qu’on leur inflige atteignent-ils habituellement un haut prix. »

« Nous nous arrêtâmes près de Kanyori (sur la rive est du Tanganyika), où des Vouadjidjis, qui suivaient la côte avec nous, vendirent leur grain, leur huile, leurs chèvres pour des esclaves, seul objet de troc de la place, dit Cameron.

« Le prix de l’homme y était de quatre à six dotis ou de deux chèvres ; et, comme dans rOudjidji, l’esclave valait jusqu’à vingt dotis. quarante fois le prix d’une chèvre, les bénéfices de nos compagnons ont dû être énormes. »