Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/327

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tout. La vendra-t-on avec sa fillette, ou bien les adjugera-t-on séparément ? Allons 100 francs le tas ! adjugé ! C’est un embarras, les petits ! En voici une autre, plus âgée ou du moins plus flétrie et sans beauté : elle est offerte à 75 francs. A peine en veut-on à ce prix-là. Il y a aussi une trentaine de malheureuses qu’on promène, qu’on marchande, qu’on livre, sans merci, aux plus minutieuses investigations de quiconque le désire. Toutes suivent le vendeur pieds nus, baissant, la tête, indifférentes, en, apparence, à ce qui se passe. La pensée vit pourtant au fond de ces cervelles humaines. Quelques-unes ne voudraient-elles pas choisir leur maître futur ? Parmi les négresses di verser ment teintées, il y avait une femme à peau blanche. Elle cachait son visage et ne le découvrait que lorsqu’elle était soumise à l’examen. Comment et pourquoi était-elle esclave ? Qui l’y avait poussée ? Le crime ou la misère ? Une fois là on n’en sort plus, »

Le Gaulois dans son numéro du 17 décembre 1889, dirait :

« On a vendu, ces jours-ci, sur le marché de Marok, un transport d’esclaves venant de Tombouctou, composé de cinq cents individus : trois cent cinquante garçons et jeunes filles, âgés de dix à seize ans. On a payé pour les