Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/329

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parviennent à des emplois très lucratifs. »

Lentz parle aussi du marché de Rbat qui a toujours lieu malgré la présence de tous les consuls.

En face d’Onitsa (rive gauche du Niger) sur l’autre bord du fleuve, se trouve un grand banc de sable appelé : la « Banque des esclaves ! »

C’est là que se fait le trafic de chair humaine. On y voit arriver des marchands de toutes les tribus voisines, même de tribus très éloignées ; là, au milieu des boutiques d’étoffe indigène, à côté du marché des fruits du pays et des bestiaux ou autres animaux, se tient le marché des esclaves. C’est de tous le plus achalandé. Des maîtres barbares y traînent les malheureux dont ils veulent se défaire, où ceux que l’âge ou l’infirmité rendent impropres au service. Ils y sont vendus comme vil bétail.

Les habitants d’Araba (sur la rive droite du Niger) aiment surtout à se rendre à ce marché. Araba est situé derrière le marché, à vingt minutes de marche environ.

Le prix des esclaves varie de vingt-cinq à deux cent cinquante francs.

La personne à qui nous devons ce récit y trouva deux petites filles dans un état pitoyable. Laissées trop longtemps sans soins et sans nourriture, elles avaient pris l’habitude de man-