Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/330

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ger de la terre et avaient le corps tout enflé. L’aînée avait, en outre, le corps fendu de toutes parts et ne formant qu’une plaie.

Oudjidji était encore, en 1887, le centre arabe le plus populeux du Tanganyika. C’est là qu’aboutissaient toutes les caravanes d’esclaves pris dans l’intérieur et dirigés vers Zanzibar. C’était là que se réunissaient tous les bandits wangouanas[1] musulmans pour concerter entre eux de quel côté et dans quel pays ils porteraient leurs ravages. C’est de là que partaient toutes ces bandes de pillards qui désolaient et dépeuplaient le Manyéma. Véritable Sodome, Oudjidji est le théâtre de tous les crimes, de toutes les débauches, de toutes les horreurs et de tous les vices. C’est avec les Musulmans qu’ont pénétré en Afrique la religion immorale, les vices et les maladies contagieuses inconnues jusque là chez les nègres.

En 1887, Oudjidji était envahi par des caravanes d’esclaves amenées du Manyéma, du Maroungou, de l’Ouvira, de l’Oubouari. Les esclaves, en raison de leur nombre, étaient à bon marché et on venait en proposer à vil prix. Presque tous étaient exténués de fatigues, de misères et de faim.

  1. Wangouanas, nègres musulmanisés de la côte.