Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/347

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courtier parut avoir tranquillisé la négraille, et l’on nous ouvrit.

« Au même instant une belle fille de vingt-deux ans, qui s’avançait, sans voile, au-devant de l’enfant d’Israël, poussa un cri en voyant une tête d’Européen et disparut. Nous entrâmes en protestant de nos intentions pacifiques, mais tout le monde avait fui : « On vous prend pour le commissaire, » me dit le courtier. Puis, il appela à plusieurs reprises : « Baba Marzouguef » et bientôt un vieux nègre à cheveux blancs, tout ridé, mais le corps bien musclé et la démarche agile, ouvrit une autre porte et entra. Cette porte donnait sur une cour intérrieure, assez proprement pavée, ombragée d’un figuier, où deux négresses se tenaient accroupies. Une troisième femme, mais voilée, s’y tenait aussi ; c’était la blanche qui nous avait ouvert la porte de la rue.

« Après d’assez longs pourparlers avec Baba Marzougue, on finit par nous laisser pénétrer dans la cour, et nous fûmes invités à nous asseoir sur une natte, non loin des dames, avec lesquelles le vieux nègre nous permit, moyennant promesse d’une bonne récompense, de nous entretenir un moment. C’est donc directement, par le seul intermédiaire de mon interprète, que j’ai recueilli les renseignements suivants :