Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/349

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son, dont l’histoire serait assez intéressante et que je me propose d’interviewer.

« Le plus âgée des esclaves que j’ai eues en ma présence, se nomme Salamatou. Elle m’a donné connaissance de son acte d’affranchissement qui est en langue arabe, surmonté du sceau beylical et portant au bas, avec le cachet du Consulat britannique de Tunis, la mention en anglais : « Selimet bent Abdallah. Jennnary 16, 1888. Thomas B. Sandwich. H. B. M. Consul. » Cette femme dit avoir été amenée du Soudan (Haoussa) à Tripoli, il y a quelques années, peu de temps sans doute, car elle ne parle pas arabe et mon interprète ne la comprenait que par l’intermédiaire de l’autre négresse. Il y a trois ans, son maître, avec lequel elle avait eu un enfant, mourut, et un soldat l’ayant volée l’amena à Tunis, où il la vendit à Aïcha-Baya, mère de Raouff. Elle prétend avoir une fille esclave chez le Bey de Tunis.

« La seconde négresse est dans la force de l’adolescence ; c’est elle qui était cuisinière chez Raouff. Elle se plaint à chaque instant des épaules qu’elle voûte par moment avec un tic nerveux, et donne de cela l’explication suivante : Il y a quelque temps, sa camarade l’affranchie lui fit dire qu’elle pouvait compter être mise prochainement en liberté. Notez qu’elle est de-