Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/386

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Puisse M. Marcade être mauvais prophète : Trois grandes puissances : la France, l’Allemagne et l’Angleterre, par suite d’un récent traité conclu par les deux dernières à la grande surprise de la première, qui a cependant des ambassadeurs à Londres et à Berlin, vont se trouver en présence sur le sol Africain.

Ce traité anglo-allemand aura, au point de vue de la répression de l’esclavage, une trop considérable importance pour que nous le passions ici sous silence.

Le Moniteur de l’Empire Allemand en a publié le texte, le 18 juin dernier. C’est le résultat des pourparlers directement engagés à Londres entre le marquis de Salisbury et le comte de Hatzfeld, au sujet de la délimitation de leurs sphères respectives d’influence en Afrique :

A l’Allemagne, le cabinet britannique reconnaît tout le territoire qu’elle convoitait en travers du continent, de Zanzibar aux frontières orientales de l’État Indépendant du Congo. En échange, l’Allemagne laissera ouvert au milieu de son territoire une sorte de couloir étroit par lequel les Anglais pourront communiquer avec leurs possessions de l’Afrique Orientale et du Sud (tant que le bon plaisir des Allemands en laissera le libre usage).