Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/392

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Pour parvenir au lac Tchad, les puissances qui ont des possessions dans la région du Bas Niger ont suivi des routes différentes :

Les Anglais ont remonté le Niger jusqu’à Boressa et là, étant arrêtés par les chutes de ce nom, ils ont tenté de s’avancer dans l’intérieur en suivant un affluent de gauche, le Bénué, où la navigation est excessivement difficile.

Les Allemands sont partis du Cameroun, situé au fond du golfe de Biafra, et sont parvenus au Bénué, où ils se sont trouvés en concurrence avec les Anglais.

Les Français avaient comme base d’opérations le poste de Bangui, qui n’est qu’à neuf cents kilomètres à vol d’oiseau du lac Tchad (même distance que d’Alger à El Goléa).

Aucune de ces puissances n’était parvenue ni au Bornou, ni au Baghirmi : la situation était donc la même pour tous.

La France avait un intérêt considérable à gagner les bords du lac Tchad avant les deux autres nations, et à atteindre par là, le Sahara, d’où elle aurait pu relier ses possessions du Congo, du Sénégal, au Soudan Occidental et à l’Algérie.

Les deux paragraphes du traité anglo-allemand reproduits plus haut, la visaient donc