Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/393

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particulièrement et elle devait s’opposer de toutes ses forces à une tentative capable de lui barrer la route vers le nord.

Déjà l’article 5 parle du lac Tchad, comme d’un lac dont les bords sud et ouest appartenaient depuis longtemps à l’Angleterre et à l’Allemagne.

La nécessité de délimiter dans ces régions la sphère d’influence de la France s’imposait donc avec encore plus d’urgence qu’auparavant, si nous ne voulions pas que l’arrangement anglo-allemand, déjà si funeste à l’influence française dans l’Est-Africain, portât un coup direct, non seulement au développement, mais on peut même dire, à l’existence de notre empire dans l'Ouest-Africain.

Comme la politique n’a rien de commun avec le sentiment et que, de plus, les Anglais et les Allemands sont, hélas ! les rivaux séculaires de la France, nous n’accueillerons qu’avec une extrême réserve les paroles de Stanley à un reporter du Gaulois, l’interrogeant sur le traité de juin 1890 et ses conséquences futures :

« Ce traité est un peu mon œuvre. Un peu plus nous livrions l’Afrique aux Allemands qui, peu à peu, gagnaient du terrain et voulaient annihiler la légitime influence anglaise.

« Lord Salisbury et le ministère anglais ne