Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/452

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justement émues et tirées de leur torpeur par les accents vibrants du cardinal Lavigerie, fissent enfin un généreux effort pour essayer de mettre un terme à de pareilles horreurs.

Atteindra-t-on maintenant le but proposé par la mise en pratique des articles constitutifs de l’Acte général ? Nous l’espérons, nous le souhaitons, mais sans grande conviction. Toute œuvre elle-même est entachée d’imperfection et les auteurs de l’Acte ont eu l’insigne modestie de le déclarer perfectible !

Certes, la construction de routes, de voies ferrées, l’installation de bateaux à vapeur, l’établissement de postes, stations militaires, reliés télégraphiquement, etc., sont bien de nature à donner satisfaction à ceux qui, comme Tippou-Tib, par exemple, se plaignaient de ne pas avoir, en Afrique, d’autre moyen de transport que le portage à dos d’homme[1] ; mais, ces routes, ces chemins de fer, ces bateaux à vapeur, ces postes, ces stations ne resteront-ils pas encore bien longtemps à l’état de projet, comme l’un de ces ravissants mirages, si fréquents dans la région des Chtoutt.

La restriction de l’importation des armes à feu diminuera certainement d’une façon nota-

  1. Voyez ici p. 282.