Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/457

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siècles dans les pays Turcs, ne peuvent être l’affaire d’un instant, d’un trait de plume et d’une signature.

Sa Majesté le Shah de Perse et le Sultan de Zanzibar ont consenti formellement à participer à la guerre contre l’esclavage. Le Sultan de Zanzibar a déjà ouvert le feu et les difficultés qu’il rencontre doivent prouver à l’Indépendance Belge que, malgré la meilleure volonté, le Sulltan Abd’Ul-Hamtd a besoin d’agir avec circonspection et mesure[1].

Il n’en est pas de même du Sultan du Marok,

  1. Le sultan de Zanzibar a rendu, le 1er août 1890, un décret interdisant le trafic des esclaves. Les Arabes l’ont fort mal accueilli et une manifestation imposante a eu lieu devant le palais de Zanzibar. Les dépêches suivantes démontrent que la tâche de ce prince n’est pas des plus faciles : « Zanzibar, 4 août. — Samedi matin, les six maisons qui faisaient le courtage des esclaves domestiques ont été fermées. On pense que le gouvernement de l’Inde permettra l’émigration de coolies indiens. « La proclamation du sultan, relative à l’esclavage, a été fort mal accueillie par les Arabes. Ceux-ci se sont réunis en meeting de protestation. « Les Arabes ont lacéré les proclamations du sultan : on a fait afficher de nouvelles proclamations en arabe et en anglais qui ont été gardées par des soldats indigènes. « Berlin, 2 septembre. — La Gazette Nationale public une lettre de Zanzibar, datée du 12 août. D’après son correspondant, le sultan de Zanzibar, sous la pression d’une imposante manifestation faite le 11 août devant son palais,