Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/467

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’est en servant la cause de l’humanité et du progrès que ces peuples de second rang apparaissent comme des membres utiles de la grande famille des nations. Plus que nulle autre, une nation manufacturière et commerciale, comme la nôtre, doit s’efforcer d’assurer des débouchés à tous ses travailleurs, à ceux de la pensée, du capital et de la main. Les préoccupations patriotiques ont dominé la vie de mon père et ont déterminé la création de l’œuvre africaine.

Ces peines n’ont pas été stériles. Un jeune et vaste État, dirigé de Bruxelles, a pris pacifiquement place au soleil, grâce à l’appui bienveillant des puissances qui ont applaudi à ses débuts. Des Belges l’administrent, tandis que d’autres compatriotes, chaque jour plus nombreux, y font fructifier leurs capitaux.

L’immense réseau fluvial du Congo supérieur ouvre à nos efforts des voies de communications rapides, et économiques qui permettent de pénétrer directement jusqu’au centre du continent africain.

La construction du chemin de fer de la région des cataractes est désormais assurée, grâce aux efforts récents de la législature, ce qui accroîtra notablement la facilité d’accès. Dans ces conditions, un grand avenir est réservé au Congo, dont l’immense valeur va prochainement éclater à tous les yeux.

Au lendemain de ces actes considérables, j’ai cru de mon devoir de mettre la Belgique à même, lorsque la mort viendra me frapper, de profiter de mon œuvre, ainsi que du travail de ceux qui m’ont aidé à la fonder, à la diriger, et que je remercie ici une fois de plus. J’ai donc fait, comme souverain de l’État du Congo, le testament que je vous adresse