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ils ne peuvent jamais se mêler avec les familles libres, qui restent toujours supérieures en rang. Les enfants qui naissent des unions des hommes libres avec les esclaves forment une sous-caste qui ne peut arriver au gouvernement de l’État. L’esclave a un pécule ; il est compris dans la distribution des terres, mais il doit remiser sa moisson dans l’enclos de son maître, qui peut s’en approprier les produits en cas de disette[1]. »

Burdo dit aussi :

« Les Yoloffs connaissent le mariage, mais ils se font un honneur d’être polygames. Il leur est permis d’avoir quatre femmes légitimes[2]. Quoique aboli par la loi française, dans le fait l’esclavage existe encore parmi les indigènes, mais leurs esclaves ne sont en réalité que de domestiques ; il est rare qu’ils soient maltraités…[3]. »

Parlant du Sahara, l’amiral Fleuriot de Langle ajoute :

« Les tribus sahariennes ont une constitution oligarchique. Les cheikhs sont souvent chérifs, c’est-à-dire qu’ils prétendent descendre de Mo-

  1. Op. cit.
  2. Ces femmes sont appelées en arabe dharaï. Ce nombre est autorisé par le Koran, Soura IV, Aïa 3.
  3. Op. cit.