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nous craignons qu’elle ne soit à la veille de perdre ses droits sur Terre-Neuve.)

La route de Mourzouk au lac Tchad nous sera interdite.

« Cette route, dit Elisée Reclus, est la voie par excellence de Tune à l’autre rive du Sahara. »

Non seulement des oasis la jalonnent, mais encore l’espace à parcourir est moindre que dans toute autre partie du désert, puisque du Fezzan au Kanem il y a à peine mille kilomètres à franchir.

Or, cette route va tomber entre les mains des Anglais.

En effet, les Anglais remontent du Niger vers le lac Tchad, et nous leur avons reconnu le droit de s’étendre dans cette direction. Lord Salisbury a justement fait remarquer à la Chambre des lords que la Royal Niger Company n’avait pas encore de traité avec le Bornou, et que notre convention, lui reconnaissant le droit d’en conclure un, avait cet heureux résultat de livrer à l’Angleterre la presque totalité des rives du lac Tchad. Entre parenthèses, on peut se demander pourquoi l’Agence Havas a omis de traduire cette partie du discours de lord Salisbury.

Voilà donc les Anglais installés au sud, à l’ouest, et sans doute aussi à l’est du grand