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lac. Il semblait, d’après les premiers renseignements, que le nord du lac Tchad nous était tout au moins acquis ; mais, après le discours de lord Salisbury, cela reste douteux. Le noble lord paraît, en effet, regarder Baroua comme une limite extrême que nous ne pouvons dépasser : notre zone d’influence viendrait simplement affleurer sur un point le lac Tchad.

En même temps, lord Salisbury invite nettement la Turquie à prolonger sa domination au sud de la Tripolitaine. On peut croire que cette invitation ne sera pas perdue, et qu’au besoin des subsides discrets aideront les Turcs à faire reconnaître leur pouvoir.

Déjà la Turquie a imposé à Rhat une garnison ; Gâtroun, Tedjerri, au sud de Mourzouk, ont été rattachées à la domination turque. De là à l’oasis de Yat et à la grande oasis de Kavar, la distance est relativement peu considérable ; les caravanes parcourent incessamment cette route, et un pacha, chargé de présents, ayant mission de faire signer aux maîtres de l’oasis un traité de vassalité purement nominale, peut aisément la franchir.

Quand la Turquie sera la maîtresse de la grande route du Sahara, l’Angleterre s’entendra facilement avec elle. Alors, du golfe de Guinée aux Syrtes, circuleront incessamment les pro-