Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/481

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prochain dira, si, pour une fois, elle a renoncé à ses traditions séculaires !

Une minime fraction du territoire que revendiquait M. Barros Gomez pour son pays lui est concédée. Ce n’est pas beaucoup, mais il faut se rappeler que le cabinet Serpa Pimentel a dû négocier, le couteau sur la gorge, avec un gouvernement qui ne s’est pas gêné envers la France.

Voilà donc l’Afrique partagée. On chercherait vainement dans l’histoire de la diplomatie l’équivalent des trois traités que l’Angleterre vient de conclure successivement avec l’Allemagne, la France et voudrait imposer au Portugal. Jusqu’ici, quand deux gouvernements se taillaient leurs lots respectifs dans un pays quelconque, ils connaissaient à fond ce pays ; ils l’occupaient l’un ou l’autre. Ici, rien de semblable. On ne se distribue pas seulement des kilomètres de terre et d’eau sur lesquels on est établi, on s’en adjuge encore, à titre de sphère d’influence, où l’on n’a jamais mis le pied, où l’on ne pénétrera peut-être pas avant un demi-siècle. C’est évidemment très original !

Indiquons ici le partage du continent Africain :

La France a 1,800,000 kilomètres carrés auxquels il y a lieu d’ajouter un peu plus de