Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/480

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qui souleva tant de protestations à Lisbonne ; et elle obtient même davantage.

Non seulement elle conserve le Matabeleland, le Mashonaland et ce que les Portugais considéraient comme leur ancien royaume de Monomotapa. mais elle s’accroît encore, vers l’ouest, de tout le territoire du bassin du Zambèze, compris entre le pays des Barotsés et la frontière sud-est de l’État Indépendant du Congo.

Au surplus, l’Angleterre s’assure le droit de libre navigation jusque sur les parties du Zambèze baignant le territoire portugais, c’est-à-dire que les autorités portugaises ne pourront taxer, en transit, les marchandises anglaises dirigées de la côte sur le nord ou sur l’ouest, et vice versâ.

Lorsque éclata le conflit anglo-portugais, les Anglais ne parlaient de rien moins que de s’annexer les deux rives du Nyassa, de confiner complètement le Portugal dans la bande de territoire côtier formant ses provinces de Mozambique, de Kilimane et de Sofala.

Les chauvins allaient même plus loin et parlaient de s’emparer de la baie de Delagoa, de chasser les Portugais, une fois pour toutes, de l’Afrique. Aucune de ces iniquités n’a encore été commise. L’Angleterre traite ordinairement les plus faibles en vaincus : un avenir