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CHAPITRE PREMIER

Les Bourreaux


Avant de parler des victimes, nous devons tout d’abord nous entretenir de leurs bourreaux que tous les explorateurs ou voyageurs africains s’accordent à nous présenter sous les plus hideux aspects, marchands Arabes, Égyptiens, aventuriers de tous pays, ramassis et écume des nations, sans compter les chefs ou roitelets indigènes.

L’un des plus célèbres négriers fut longtemps Achmed Agad, principal trafiquant du Nil Blanc. Tandis qu’avec une énergie et un courage qui eussent dû produire de meilleurs et plus durables effets, Samuel White Baker essayait, manu militari, au nom du Khédive ou vice-roi d’Egypte, de réprimer la traite, le gouvernement égyptien concluait un marché honteux avec cet Achmed Agad qui obtenait le droit exclusif du commerce sur une superficie de deux cent trente mille kilomètres carrés[1].

  1. Ismaïlia (Gondokoro). Récit d’une expédition armée dans l’Afrique Centrale pour la suppression de la traite des Noirs. Tour du Monde, 1875, 1er semestre, p.33-96.