Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Schweinfurth rencontra, à Dokouttou[1], une petite bande d’esclaves composée de cent cinquante têtes, enfants et jeunes filles, achetés à cet Achmed Agad ou à un autre négrier, Ghattas, sur le compte duquel nous reviendrons.

Plusieurs vieilles femmes, également esclaves, étaient chargées de surveiller les enfants et de présider à leurs repas.

Le soir, il fut témoin de l’hospitalité que reçut la petite caravane. Conduits par leurs chefs, les habitants de la bourgade voisine apportèrent cinquante écuelles de gruau de pénicillaire, plus cent autres remplies de bouillie d’hyptis, de courges, de viande, de poisson sec, de farine de mélochie sauvage et d’une sauce faite avec l’huile de sésame. Schweinfurth avoue que la distribution eut lieu avec beaucoup plus d’ordre qu’il ne s’y serait attendu. Le repas fut avalé rapidement ; puis toute la bande fut entassée pêle-mêle dans deux huttes[2].

Les Adoumas[3] vendent aux Okandas les esclaves qu’ils achètent chez les Aouandjis et chez les Obambas. « Ceux qui ne peuvent

  1. Près de Moklao, affluent du Roah, dont les eaux grossissent celles du Bahr Dyiaou, puis du Nil Blanc.
  2. Op. cit.
  3. Ogôoué supérieur.