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aucun Européen. Les païens y payaient le tribut en esclaves. Le voyageur insiste sur l’entrée triomphale du Sultan vainqueur dans Massenya, sa capitale.

« Enfin, dit-il, sept chefs des vaincus, ajoutent à l’effet du défilé. Celui de Gogoui, d’une taille majestueuse, et qui gouvernait une peuplade importante, éveille entre tous la sympathie des spectateurs par son air calme et souriant. Tout le monde sait que la coutume est de tuer les chefs prisonniers, ou, pis encore, de les mutiler d’une manière infâme après les avoir livrés aux caprices et aux railleries du sérail[1]. »

Le sultan du Baghirmi a pour tributaires les Somraïs : nous en reparlerons plus tard.

Une caravane de captifs, conduite par un chef Diula, ayant rejoint la troupe du lieutenant Vallière, en marche sur Narena (Haut-Niger), l’officier français profita de l’occasion pour causer longuement avec le chef de cette bande, composée surtout de jeunes gens et d’enfants. Ces petits malheureux, inconscients de leur triste situation, sautaient, gambadaient, se baignaient dans la rivière, poursuivant les poissons ou les insectes, en poussant mille cris joyeux.

  1. Voyage et découvertes au centre de l’Afrique. Tour du Monde, 1860, p. 193-241.