Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/72

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dans ces parages. De longues files d’esclaves enchaînés traversent fréquemment les plaines du cap Lopez pour être vendues à la côte et bien que l’ « ébène sur pied » provenant du Gabon ou du Fernand Yaz soit coté sur les marchés de Loanda à des prix très inférieurs à la même marchandise venant du Congo, il est malheureusement trop vrai que l’exportation en a beaucoup augmenté dans l’Afrique Équatoriale. On doit désirer que l’attention des puissances maritimes se porte sur cette partie de la côte[1]. »

Si les esclaves sont condamnés à être mangés par les fourmis à la côte d’Afrique, ainsi que le dit l’amiral Fleuriot de Langle[2], les Chebelis ne les traitent guère mieux[3]. G. Revoil nous a fourni, à ce sujet, des renseignements qui font frémir :

« Aussitôt qu’ils acquièrent un esclave, son maître lui demande ironiquement combien il désire avoir de femmes, et, comme le malheureux en sollicite plutôt deux qu’une, on lui rive immédiatement aux jambes deux entraves dans le but de l’apprivoiser et de lui enlever

  1. 1872 à 1874. — Des enfants y ont été vendus 60 à 70 francs chacun.
  2. Croisières à la côte d’Afrique, op. cit.
  3. Tribu Comalie, dans le Haut-Ouèbi.