Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/74

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chair pantelante, pour empêcher ses cris de souffrance de se ralentir… Il est ensuite remis aux fers pour le reste de ses jours.

« Il n’est pas rare de voir les esclaves se suicider parce qu’ils n’ont même plus la force de porter leurs entraves. »

Revoil parle aussi des Çomalis ou Somalis[1].

« Comme à Moguedoucho[2], surtout depuis l’abolition de la traite, les Abeuches[3] représentent la majeure partie de la population et ce sont précisément ceux-là, dont les pères ont été si durement traités jadis, qui se montrent les plus cruels pour leurs esclaves. Presque tous sont chargés de lourdes entraves, formées de deux anneaux de fer serrant le dessus de la cheville et reliés par une barre de fer. Les mouvements sont donc difficiles. Au moyen d’une corde nouée à la ceinture, ils allègent le poids de leurs entraves. C’est ainsi qu’ils se traînent péniblement aux champs, dès l’aube,

  1. Afrique Orientale, sur l’Océan Indien, côtes d’Abel et d’Ajan.
  2. Magadoxo, ville maritime de l’Océan Indien. Vasco de Gama, à son retour des Indes passa devant cette cité du 2 au 5 février 1499. Elle portait déjà ce nom sous lequel elle figure sur la carte du célèbre voyageur portugais.
  3. Serviteurs libres.