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livre d’heures exécutées en or massif par Benvenuto Cellini, sur l’ordre du pape Paul III, qui avait l’intention de faire cadeau de ce livre à Charles-Quint.

Dans les splendides bibliothèques des ducs de Bourgogne et des ducs d’Orléans, on trouve des Livres en veloux ou veluïau, en satin, en damas, en drap de soie, en cuir de couleur, en peau vermeille, en parchemin, en étoffes brodées d’or et garnies de perles. Les plats de cuirs étaient garnis de cloaus ou clous d’or, de plaques du même métal, de coins d’argent, de vermeil ou de cuivre doré. — Ces Livres ainsi enchâssés luxueusement étaient de plus ornés de fermoïers ou fermaux dont le nombre s’élevait jusqu’à quatre par volumes. — Ces fermoirs étaient faits de métal riche, de fer ou de laiton ; ils étaient en outre niellés, émaillés ou engravés ; ils portaient les armoiries du propriétaire du Livre ou les armes du dernier possesseur. — Souvent les fermoirs se trouvent remplacés par des mordants ou agrafes qui s’attachent à des pippes ou boutons de métal ; il y avait encore, comble d’un luxe raffiné, des tayeurs d’or et des enseignes de soie pour tourner et marquer les feuillets.

Si l’on en croit certains bibliophiles non moins chercheurs qu’observateurs, la couleur des cuirs et des étoffes semblerait avoir été dès le moyen âge mise très souvent en rapport avec le sujet de l’ouvrage. Les Livres de piété, par exemple, selon ces curieux.