Page:Uzanne - La Reliure moderne.djvu/102

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étaient généralement en noir, les Livres de chasse en fauve, les traités théologiques en rouge. Cela demanderait à être contrôlé, et nous n’avons point le loisir de nous attarder sur ce point. Le moyen âge mériterait de nous attarder plus longtemps dans un inventaire descriptif des manuscrits les plus précieux parvenus jusqu’à nous; il y aurait là motif à peintures et à descriptions, et la palette du style le plus chaud y suffirait à peine, mais il faut se borner. J’arriverai à l’invention de l’imprimerie ; ce sera L’arrivez au déluge de Dandin, car la Reliure, telle que nous l’entendons, ne date, à vrai dire, que de la découverte de Gutenberg. Le reste tient en réalité de l’étude préhistorique.


III

Jusqu’à la moitié du quinzième siècle l’art de la Reliure fut, pour ainsi dire, un art monastique, qui ne progressa guère que dans les cloîtres et dans les palais sans être divulgué dans les villes. Les princes et les moines possédaient un droit d’industrie qu’ils mettaient largement à profit pour enrichir leurs librairies mais dont ils usaient despotiquement, à la façon orientale, en conservant soigneusement attachés à leur maison tous leurs merveilleux artistes miniaturistes, calligraphes, enlumineurs, liéeurs et orfèvres. Dans l’inventaire de Jean, duc de Berry, on trouve