Page:Uzanne - La Reliure moderne.djvu/335

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ratifs, a finement indiqué ce qui convient à certains ouvrages : « Plus le livre est scéreux, dit-il, plus il est séant de lui faire un vêtement simple en sa dignité. Les coquetteries de la dorure, les entrelacs, les mosaïques, les tranches gaufrées et ciselées, ne vont point, il me semble, à un Montaigne, à un Pascal, à un Bossuet. Les philosophes, les moralistes, les docteurs en théologie ou en droit, seraient surpris de voir leurs œuvres habillées de tons voyants, enjolivées de dentelles, ornées de fleurs à la Grolier. Un ton noir ou un ton brun, raisin de Corinthe, pas de dorures, tout au plus quelques filets à froid, une peau de chagrin non écrasée ou du maroquin non poli, une tranche-file unie et sombre : voilà quels sont les traits distinctifs de la reliure janséniste. »

« En toute chose, le goût est inséparable du sentiment de la nature, dit encore Charles Blanc, et de même que le secret d’ennuyer est celui de tout dire, de même, il y a quelque chose de pédantesque et de désobligeant pour l’esprit dans l’étalage d’une érudition facile et par cela même banale.

« On ne peut comparer cette sorte d’affectation qu’aux fantaisies de certains amateurs, qui, pour marquer une connexion entre la couverture du livre et son contenu, cherchaient une fine allusion dans le choix des peaux dont ils faisaient recouvrir les cartons de leurs reliures. Le bibliophile Dibdin, dans son