Page:Véga - Les présences invisibles, 1932.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

allant prêcher son Evangile aux âmes qui y étaient emprisonnées, à celles que la théologie juive condamnait le plus impitoyablement, déclarant que même le Messie ne les sauverait pas, aux plus morts d’entre les morts, aux esprits des incrédules et rebelles noyés jadis dans le déluge. (I, Pierre, iii, 19, 20.)

Il semble que saint Pierre ne pouvait affirmer plus fortement l’universalité du salut apporté aux hommes par Jésus : « L’Évangile, dit-il, a été aussi annoncé aux morts. » (I, Pierre, iv, 6.)

Et ne convenait-il pas qu’il le fût pour que le règne du Christ s’étendant sur toutes les créatures humaines, quels que furent le temps et le lieu de leur naissance, fut établi et proclamé dans toute l’opulence de ses grâces, dans toute l’infinité de ses miséricordes ?

L’Évangile annoncé aux morts par le Christ lui-même, le Christ pour qui, comme pour Dieu, tous sont vivants ! Cette vérité, dévoilée par l’apôtre de l’espérance, ne renferme-t-elle pas, pour certains d’entre nous, une consolation efficace et merveilleuse ? Si le cœur de l’homme cache des gouffres de perversité, celui de Dieu contient des abîmes d’amour et de pardon.