Page:Véron - Mémoires d’un bourgeois de Paris, tome 1.djvu/191

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» L’esprit d’ordre et la sévère probité qui le distinguaient si éminemment nous étaient encore bien nécessaires.

» L’estime publique est la récompense des gens de bien. J’ai quelque consolation à penser que, du sein de l’autre vie, il sent les regrets que nous éprouvons.

» Je désire que vous fassiez placer son buste dans la salle de la Trésorerie.

 » Je vous salue affectueusement.
 » Signé : Bonaparte. »


Les intentions du premier consul ont été remplies.

Le citoyen Masson fut chargé de l’exécution du buste.

Le ministre du trésor public présida à l’exécution des ordres du premier consul.

Les premières autorités de la république vinrent rendre cette cérémonie plus éclatante, et apporter ce dernier tribut de leur estime au magistrat modeste, et si oublié aujourd’hui.

J’ai sous les yeux la minute du procès-verbal de cette cérémonie. Ce procès-verbal porte les signatures suivantes :


Gaudin, ministre des finances ; Chaptal, ministre de l’intérieur ; Decrès, ministre de la marine ; Ch.-Maur. Talleyrand, ministre des relations extérieures ; Abrial, ministre de la justice ; Hugues Maret, secrétaire d’État ; le général Bernadotte ; Duchatel, conseiller d’État ; Regnier, conseiller d’État ; Regnault de Saint-Jean d’Angély, conseiller d’État ; Laguée ; Thibaudeau (il est le seul qui survive de tous les signataires) ; Réal ; Couzard, président du Corps législatif ; Barbé-Marbois ; Muraire, président du tribunal de cassa-